Couleurs #2, le rouge !
Un week end après la cueillette, nous avons fait un coulis d'un rouge éclatant...
Originaire d'Asie, la groseille fait son apparition dans les jardins français à partir du XIIe siècle notamment en Lorraine.
Inconnu des Grecs et des Romains, ce fruit a emprunté sa définition latine "ribes" de la langue indo-européen. Cette racine étymologique correspond à son aire géographique. Lorsque les Maures envahissent l'Espagne au XVIIIe, ils découvrent ce fruit qu'ils désignent sous le nom arabe de "ribas" qui signifier "aigre". Ce n'est qu'en 1550 que les Anglais modifient leur nom en "currant", ayant une forte ressemblance avec le petit raisin sans pépins et séché si commun en Grèce.
La groseille est connue dès le Moyen-Âge. Quelle jolie "greuzelle", disait-on en patois français de l'époque, lorsque l'on croisait une fille au joli minois, dont les joues rondes et pommettes rouges exprimaient la santé de la campagne. Au XIIe siècle on la retrouve aussi bien en Alsace, qu'en Normandie, en Lorraine centre de la France. Au XVe siècle, elle remonte vers le nord pour atteindre graduellement vers les Pays-Bas, le Danemark et le pourtour de la Baltique.
En France lorsqu'on passe en Lorraine, tout le pays sent la groseille au moment de la cueillette. Saviez-vous qu'autrefois, les ducs de Bar faisaient épépiner chaque bille lavée à la plume d'oie qu'on cuisait ensuite dans de grandes bassines de cuivre pour confection de gelée qui serait offerte à leurs hôtes de marque. On la surnommait le "caviar lorraine", sa renommée a défié le temps et se perpétue encore aujourd'hui...